Jean de la fontaine
Candide est donc un conte philosophique, une des formes possibles de l’apologue, qui se doit d’être un récit divertissant comportant une moralité, un enseignement explicite ou non. Ce conte est représentatif de l’esprit des Lumières et de ses grands combats, puisque Voltaire y dénonce en particulier la philosophie Leibnitzienne, mais également diverses formes d’injustices comme les abus de la religion (chapitre 6 : « L’autodafé »), du pouvoir (chapitre 3 : « La guerre »), ainsi que l’esclavage (chapitre 19 : « Le nègre de Surinam »). De plus, c’est une œuvre qui propose constamment un double niveau de lecture par le recours à l’ironie, une arme formelle dont Voltaire a souvent usé.
L’incipit nous donne à voir les éléments traditionnels du conte pour mieux les subvertir et mettre à jour une réalité déceptive cachée derrière des illusions, qui sont ainsi dénoncée.
B. Les justifications absurdes révélant l’envers du décor
Les indices de l’ironie sont ensuite confortés par l’usage d’une série de justifications absurdes, qui au lieu de conforter la supériorité et la dignité du baron et de sa famille souligne l’absence de causes réelles qui doivent les justifier. Ainsi, lorsque la puissance du baron se mesure au fait que son château « avait une porte et des fenêtres », et que « sa grande salle même était ornée d’une tapisserie » ou que la baronne s’attire une grande considération du fait de ses « trois cent cinquante livres ». Le seul mérite de la baronne serait donc son obésité, ce qui rend ironique l’insistance sur la dignité et l’omniprésence de son lexique.
De même, la