Jean fautrier
À la mort de son père, au début des années 1910, il s'installe avec sa mère à Londres et est admis à la Royal Academy dès l'âge de quatorze ans. En 1917, il s'engage dans l'armée et s'installe à Paris après la guerre et expose pour la première fois en 1921. Il expose ses premiers tableaux à la Galerie Fabre en 1923. Durant l'année 1927, il réalise une série de peintures (portraits, natures mortes, animaux écorchés, nus, paysages) où la couleur noire domine tout en restant une peinture figurative. Jusqu'en 1933, date à laquelle prend fin son contrat d'exclusivité, il se partage entre sculpture et peinture ; il réalise notamment des gravures pour l'édition illustrée de l'Enfer de Dante préparée par Gallimard (qui n'aboutira pas). Alors à court de ressources, Fautrier devient pendant cinq ans moniteur de ski en Savoie ; il se remet toutefois à peindre dès 1937. En 1943, il réalise sa vingt-deuxième et dernière sculpture, la grande Tête d'otage. La même année, arrêté par la gestapo allemande, il fuit Paris et trouve refuge à Châtenay-Malabry. C'est là que le projet des Otages voit le jour : ces peintures seront exposées en 1945 à la galerie Drouin suscitant une vive admiration de l'intelligentsia parisienne (voir Tête d'otage 1945). Le catalogue de l'exposition est préfacé par André Malraux. Dans les années qui suivent, Fautrier travaille à l'illustration de plusieurs ouvrages, parmi lesquels L'Alleluiah de Georges Bataille, et enchaîne sur une série consacrée aux petits objets familiers. En 1950, il invente à l'aide de sa compagne, Jeannine Aeply, un procédé complexe mêlant reproduction chalcographique et peinture permettant de tirer ses