Jean-jacques rousseau - les confessions
Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau
Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau présente l’intérêt de développer des idées parfois contradictoires, au moyen d’une narration à rebondissements, mettant en exergue une série d’éléments dominants mais toujours contrebalancés par d’autres, moins évidents ou moins immédiats, mais systématiquement évoqués par l’auteur au moyen de signes contredisant l’idée principale de chaque paragraphe (ou suite de paragraphes). Dans la mesure où une double-lecture est possible, notamment par le biais d’oppositions et de contradictions, l’utilisation de deux méthodes, ou théories littéraires, semble appropriée. Pour cet extrait des Confessions, œuvre publiée en 1782 à titre post-mortem et à caractère fortement autobiographique, nous étudierons le texte par le biais de deux méthodes distinctes. Dans un premier temps, nous verrons avec la méthode de Jakobson que cet extrait des Confessions recèle des fonctions esthétiques et expressives fortement dominantes. Dans un second, l’utilisation des codes définis par Roland Barthes, et plus particulièrement le code sémique, seront utilisés afin de souligner les contradictions thématiques et stylistiques du texte. Ces deux approches seront appliquées à trois des thèmes principaux de cet extrait, sous formes d’oppositions : l’unicité et la banalité, la dimension romantique et la dimension réaliste et, enfin, la malédiction et la bénédiction.
I – Unicité et banalité
Au cours des deux premiers paragraphes de l’extrait, la notion d’unicité est omniprésente et, en s’attardant sur la fonction esthétique et expressive du passage, on se rendra compte que Jean-Jacques Rousseau parvient à exprimer cette notion de manière éloquente : « je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur ». Dès cette première phrase, Rousseau se place en initiateur et non en suiveur, il se définit comme unique.