Préambule de neuchâtel, les confessions, rousseau
Préambule
Les Confessions étaient destinées par leur auteur, malgré quelques lectures en cours de rédaction, vite arrêtées d’ailleurs, à une publication tardive, longtemps après sa mort, qui aura lieu le 2 juillet 1778. En fait dès 1782 sont publiés les six premiers livres d’un ensemble qui en comprend douze. L’idée en naît sans doute en 1762 et l’essentiel est rédigé entre 1765 et 1769. L’incipit est parfois appelé Préambule de Neuchâtel cependant que le texte qui le précède est dit Prologue de Genève et ne fut publié qu’en 1850. C’est le préambule qui nous intéresse aujourd’hui.
Le XIXème siècle verra après Rousseau donc fleurir mémoires(*m.pl) et autobiographies. Rousseau servira de modèle notamment en posant, dans ce texte précis, un pacte exemplaire, un contrat de lecture. Quel est ce pacte, comment s’énonce-t-il ? Pour répondre à cette question nous montrerons tout d’abord la volonté de mise en scène de l’auteur, puis soulignerons avec lui le caractère unique de son entreprise, et enfin nous examinerons l’homme Rousseau tel qu’il se présente ici.
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Le ton de ce préambule est très solennel et contraste fort avec le début proprement dit des Confessions (Je suis né à Genève en 1712). Rousseau fait preuve ici d’une volonté de mise en scène de lui-même comme de son écriture.
On est d’abord frappé par l’apologie, le manque otal d’humilité. On compte ainsi vingt-trois occurrences de « je », lus les adjectifs possessifs et les pronoms personnels à a première persone.
Le phrasé, le rythme du début est aussi remarquable. Il s’agit d’un rythme binaire qui souligne les oppositions. « Je forme une entreprise (1) qui n’eut jamais d’exemple(2) » ou « Je ne suis fait (1) comme aucun de ceux que j’ai vus(2) ». Rousseau joue de l’attente du suspense pour un effet d’annonce retardé : « et cet homme ce sera moi ».
Rousseau joue également à se mettre en scène. Cela commence par une personnification « sonne quand