Jean Jaurès. Combattre la guerre, comprendre la guerre par Vincent Duclert

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Jean Jaurès est mort à la veille de la Première Guerre mondiale, assassiné à cause de son combat pour la paix. Première victime d’une violence guerrière qui dépassa ce que l’humanité avait connu de plus terrible jusque-là, il fut un grand penseur de la guerre au XXe siècle.
Synthèse :
Jean Jaurès est mort à la veille de la Première Guerre mondiale, assassiné à cause de son combat pour la paix. Première victime d’une violence guerrière qui dépassa ce que l’humanité avait connu de plus terrible jusque-là, il fut un grand penseur de la guerre au XXe siècle.
La vocation française à la démocratie et à la paix
Pour Jaurès, la France est toujours prête à se défendre, mais elle ne veut pas renoncer à l’idée d’une paix générale en Europe. Jaurès n’accepte la guerre que dans un seul cas : lorsqu’il s’agit de défendre l’idée de patrie et l’intégrité du territoire. Le passage de Jean Jaurès au socialisme au début des années 1890 ne modifie pas fondamentalement sa double détermination en faveur de la paix dans le monde et de la défense de la patrie. Ainsi Jaurès proteste-t-il, comme Français aussi bien que comme socialiste, contre l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Quant à la guerre de conquête exigée par la politique coloniale, Jaurès la rejette aussi fermement, sans condamner définitivement le principe de l’expansion coloniale.
Face aux massacres arméniens et aux guerres de conquêtes
Après l’été 1894, durant lequel débutent les « grands massacres », Jean Jaurès se saisit du drame arménien. L’intervention de Jaurès à la Chambre excède largement le simple mouvement conduisant à la formation d’un parti favorable à l’Arménie en France. Son action se veut plus haute. Dans la solennité de son discours et dans sa volonté de briser les complicités françaises, Jaurès affirme que la justice ne connaît pas de frontières et que la morale démocratique impose