Jean marie lepen
Le pluriel du mot fait dans le sujet évoque une multiplicité indéterminée de ce qui arrive de manière aléatoire, ce qui se passe sans nécessité et surtout sans intention, ce qui peut laisser l’homme perplexe lorsqu’on sait qu’il est en quête de sens, ne serait-ce celui a donner à son existence. Aristote affirme que « par nature, l’homme désire savoir » cela signifie qu’il n’est pas le spectateur passif de sa propre existence ni de cette histoire dont il est aussi acteur. Il y a une ambigüité au sein de l’histoire quand on parle des faits, entre nécessité et hasard, d’une part, et entre sens et non sens, d’autre part. Si les faits signifient ce qui s’est passé, avoir raison consiste à reconstituer ce passé, à lui donner un sens par une interprétation qui vient s’ajouter.
L ’enjeu pour l’histoire
La connaissance exacte du passé est un idéal qui n’apparait qu’au XVIII° siècle et qui consiste à dire comment les choses se sont passées réellement. Il y a dans les balbutiement de cette histoire objective, le souci d’établir une connaissance des événements (dates, lieux, actions). On cherche à distinguer alors l’histoire de la légende du mythe ou de la fable ; l’histoire vise alors à être un discours objectif, scientifique. Quel est le rôle de la raison ? Elle nous permet dans son usage théorique de se méfier des sensations, de l’imagination et de la sensibilité. La raison est l’instrument privilégié de la connaissance. Son discours (en grec logos) s’oppose à l’interprétation. Avoir raison contre les faits signifierait alors donner une interprétation juste de ce qui se passe, s’est passé, voire va se passer.
Avoir raison c’est soutenir une opinion
Les faits dans l’histoire
Une génération d’historiens entre les deux guerres mondiales a reproché à leurs prédécesseurs de ne retenir que les faits compris comme des événements marquants, des faits de grands hommes et de grandes actions sans tenir compte de ce qui arrive du point de vue