Jesais pas
Odehnal
TL Il s’agit d’un texte philosophique datant de l’antiquité, tiré de l’ouvrage Éthique à Nicomaque d’Aristote. Ce livre traite des relations des hommes entre eux. Pour Aristote, « l’homme est un animal politique », c'est-à-dire qu’il vit avec les autres dans la société, donc il doit se connaître soi-même. Pour vivre avec les autres, il faut des qualités intérieures, que certains hommes n’ont pas. Dans cet extrait, Aristote réfléchit sur l’homme méchant. Sa thèse est que l’homme méchant a une personnalité troublée, puisqu’il choisit le mal tout en étant conscient qu’il fait quelque chose de mal. Le méchant ne s’aime donc pas et n’a pas d’amis.
N’est-ce pas paradoxal de dire qu’on peut choisir le mal, tout en sachant que cette voie va faire souffrir ?
Pour répondre à cette question, nous analyserons dans une première partie, la structure argumentative. Pourquoi l’homme méchant ne s’aime-t-il pas ? C’est ce que nous aborderons dans un deuxième temps. Enfin, nous mettrons en perspective le texte, pour tenter de nuancer la position d’Aristote grâce à l’évolution des idées philosophiques jusqu’à aujourd’hui.
La structure argumentative de ce texte philosophique est partagée en trois parties. La première partie, de la ligne 1 à 7 (« pour eux-mêmes »), expose le thème. Il y a un premier paradoxe : le méchant veut oublier qui il est donc il recherche les autres. Le méchant est donc à priori un homme sociable, mais pour de mauvaises raisons. Il fuit la solitude, car seul il devrait se confronter à sa méchanceté : à ses actes passés et aux actes qu’il fera dans l’avenir. Aristote ajoute, « de plus » le méchant ne s’aime pas, ayant honte de lui-même. Cette idée que l’homme méchant déteste d’abord lui-même, conduit l’auteur à sa deuxième partie. La première partie réfléchit au comportement du méchant en société et à l’intérieur de lui-même. La