Des Japonais et des Chinois se font de plus en plus d’infusions avec des sachets en provenance de… Saint-Bruno-de-Montarville. Pour Johanne Dion, fondatrice de l’entreprise montérégienne de distribution de thés et tisanes Trans-Herbe, c’est la preuve que son travail est bien fait. « Ce thé blanc chaï, par exemple, est destiné au marché suédois », indique-t-elle en interceptant sur une immense machine un sachet contenant des feuilles de thé, mais aussi de l’écorce de cannelle, des graines de cardamome, de la racine de gingembre, de l’anis étoilé, du clou de girofle et un soupçon de poivre noir. « Ça me fait plaisir, bien sûr, de constater que nos produits sont appréciés là-bas. Cela prouve que nous pouvons apporter notre contribution à des traditions millénaires. »

Trans-Herbe produit actuellement 1,5 million de sachets de thé et de tisane par jour et exporte dans 10 pays sous les étiquettes Four O’clock et La CourTisane. En plus de l’exportation, l’entreprise fondée en 1992 fournit près de 60 % de toutes les infusions de marques privées vendues au Québec. « La récession nous a touchés, nos ventes aux États-Unis sont tombées presque à zéro l’an dernier. Mais, assez rapidement, les Amé­ricains ont recommencé à boire du thé et des tisanes. Nous avons retrouvé notre rythme. Notre objectif est de produire deux millions de sachets par jour d’ici la fin de l’année.
Visiter les locaux de Trans-Herbe avec cette chimiste diplômée de l’Université de Montréal en 1977, c’est une expérience pour l’odorat. Dès l’accueil, une odeur de camomille et de menthe nous emplit les narines. Puis, dans l’entrepôt, où des centaines de kilos de feuilles, de racines, de fleurs et d’écorces d’une cinquantaine de pays convergent quotidiennement, les odeurs sont trop nombreuses pour être énumérées. En tout cas, ça sent bon…

Ici, on ne fait pousser aucune plante. On reçoit plutôt la matière végétale séchée, par pleins conteneurs, pour la mélanger selon des recettes bien précises. Une fois