john hearthfield
Si le photomontage s'inscrit dans un certain nombre de problématiques esthétiques liées à Dada (notamment par rapport à l'utilisation du tract et par rapport au collage), les compositions brutales de Heartfield relèvent en premier lieu d'un rapport à la production et à la diffusion des images au sein de la société qui est politique.
D'un point de vue technique, le photomontage ne se différencie qu'a peine du simple collage et, comme lui, nécessite un savoir-faire minimal, une paire de ciseaux, un matériel photographique de base à agencer. Il s'en écarte pourtant. Avant tout, le collage, tel qu'il est pratiqué dans les cercles Dada au milieu des années 1920, a pour volonté d'exhiber clairement sa propre élaboration en tant qu'image - c'est un moyen d'expression en soi qui revient à rompre la continuité traditionnelle de l'image peinte, en insistant sur la diversité des papiers utilisés (textures, couleurs) et en rendant visibles les procédés de collage (ligne de coupe, ruptures, déchirures, espaces vides). À l'inverse, le processus du photomontage - qui n'a pourtant aucune prétention réaliste - efface ces procédés au profit d'une nouvelle