A/ Joris Ivens, le monde en vrai

I. Joris Ivens, Globe-trotter impénitent qui court le monde

Joris Ivens nait le 18 novembre 1898 à Nimègue, aux Pays-Bas. Sa passion pour le cinéma démarre très jeune et il tourne son premier film à 13 ans, Flèche Ardente. Il suit des études de chimie spécialisées dans la photographie en Allemagne et en 1926, de retour dans son pays natal, il ouvre au sein de la société de son père une section consacrée au cinéma. En 1927, il tourne Etude sur le Zeedijk puis un peu plus tard, lors d’un voyage à Paris, il réalise Etudes sur le mouvement. Le Pont, en 1928, reçoit une excellente critique et permet à Ivens de se frayer un chemin parmi les différents courants de l’époque. Sa réputation s’accroît suite à certains succès ce qui lui vaudra d’être invité par des cinéastes soviétiques et de visiter de nombreuses villes. En 1932, il est invité en URSS pour tourner un film sur la construction du socialisme. En 1933, Ivens se rend en Belgique pour tourner Borinage, un film sur les conséquences de l’échec de la grève des mineurs, une façon de provoquer chez le spectateur une prise de conscience. Après un retour aux Pays-Bas et en URSS, Ivens part aux Etats-Unis pour un projet de film éducatif. En 1937, il réalise Terre d’Espagne, un documentaire sur la guerre civile et il reçoit ainsi le soutien de nombreux intellectuels américains. L’attaque japonaise contre la Chine ne le laisse pas indifférent et il tourne en 1938 Les 400 millions, film sur la lutte et la résistance chinoise face aux japonais. Ivens travaille ensuite jusqu’en 1945 aux Etats-Unis et au Canada. Il part un an en Australie ou il tourne clandestinement L’Indonésie appelle, film sur les dockers australiens en grève qui refusent d’embarquer les armes destinées à combattre la République indonésienne, film qui crée donc une certaine polémique. En 1947, il se rend en Europe centrale puisque la guerre froide l’empêche de rentrer dans son