La parution dans le quotidien de Bernay du 1er Mars 1879 d'un fait divers monstrueux bouleverse l'opinion publique. Dans le village d'Anctoville , dans le Calvados, un nouveau né meurt assassiné par sa mère.
Quelles sont les raisons ayant entraîné une jeune femme célibataire à commettre l'irréparable avec l'intervention de sa grand-mère ?
Des circonstances atténuantes peuvent-elles être envisagées dans un cas semblable ?
C'est sur ces questions que les jurés ont eu à se prononcer en leur âme et conscience et que la Cour d'Assises du Calvados a délibéré. L'enquête que j'ai conduite en tant que journaliste au journal de Bernay m'a amené à m'interroger sur la vie et le passé de ces femmes.

Quels mobiles peuvent expliquer un acte aussi ignoble ?
Mon enquête auprès de la population Anctovillaise et au contact des jurés lors du procès m'ont apporté des informations éclairantes ?
Julie Léa Lemière, âgée de vingt ans est une jeune célibataire exerçant le métier de couturière. Disposant de très faibles revenus, elle vit avec sa mère et sa grand-mère, Mme veuve Marie Martin à Anctoville, petit village du Calvados en Normandie.
Mme veuve Lemière est une personne de 72 ans, sans ressources, qui survit grâce à la charité publique. Souvent on l'aperçoit aller prendre ses repas dans une congrégation religieuse.
La situation de ces femmes est précaire. Elles vivent dans une maisonnette sans confort, une masure délabrée, des quartiers pauvres d'Anctoville, village situé dans la vallée de la Seulles.
Julie , de moralité douteuse, a mauvaise réputation. Blonde aux yeux bleus expressifs et troublants, elle séduit facilement les garçons. On l'aperçoit souvent en compagnie de jeunes gens peu fréquentables avec lesquels, elle s'affiche sans complexes, sans se préoccuper de son image, de ce qu'on pense d'elle. De nature frivole, elle ne pense pas assez aux conséquences de ses actes et agit souvent sans discernement. Mais dans les villages, la rumeur circule vite et ses