Jugement de gout
Agréable, beau, bien :
Pour ce qui est de l'agréable, chacun consent à ce que son jugement sur un sentiment particulier et par lequel il affirme qu'un objet lui plait, soit restreint à une seule personne.
Il en va tout autrement du beau, qui est la valeur à laquelle renvoie le jugement esthétique, ce qui fait naitre un sentiment d'admiration ou de satisfaction et qui correspond à la perfection en son genre en obéissant à certaines formes d'équilibre, d'harmonie.
Le beau est un sentiment de satisfaction ; il ne se confond pourtant pas avec l’agréable. Ce qui est agréable plaît aux sens (odeur de rose); ce qui est beau s’adresse à l’esprit (poème). Ce qui est agréable pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre ; personne par exemple n’est tenu d’être d’accord sur l’agrément d’une couleur. Alors que le beau s’impose à tous; il est l’objet d’une satisfaction universelle.
Le beau est désintéressé : il n’éveille aucun désir.. Il n’est donc pas le bien, qui est ce que l'on doit faire, ce qui est moral.
Si le beau n’est pas le bien, il en est cependant le symbole : il manifeste en effet que l’homme n’est pas exclusivement conduit par l’intérêt, mais qu’il est aussi, jusque dans sa sensibilité, un être désintéressé et libre. Or, la liberté étant l’indice de la moralité, la sensibilité au beau révèle un être moral.
Particulier, universel :
L'universel est ce qui vaut pour tous les cas, qui s'étend à l'univers entier, à l'ensemble des hommes, sans exception. Universel se dit d'une proposition qui vaut pour une totalité d'êtres ou d'idées.
Le particulier est ce qui n'appartient pas à tous, qui ne concerne qu'un individu ou une partie des individus d'une espèce. Particulier se dit d'une proposition ou d'un jugement qui ne vaut que pour une partie des individus de la classe-sujet de la proposition, par exemple « qq hommes sont grands ».
Dans la langue ordinaire, comme dans un discours philosophique, tout énoncé