Junius bassus
Après, et même bien après le retour de saint-pierre au Vatican en 61 apr. J.-C., son martyre, ceux de nombreux chrétiens dus entre autres aux persécutions commises par Néron, beaucoup de croyants parfois tout juste baptisés ont souhaité y établir leurs sépultures. La création de la basilique sous le règne de Constantin au IV ème siècle a marqué le passage des « catacombes du Vatican » aux cryptes souterraines plus spacieuses et plus riches. Aux côté et sous la protection des reliques du saint ont d’abord été inhumés des papes, puis des princes et princesses, des rois et reines, des empereurs et impératrices, des consuls, des sénateurs, et même certains membres des plus vieux clans familiaux romains. Le tombeau de Junius Bassus (141x243x144cm), dans la « Grotte Nuove », trouvé sous la Basilique en 1595 est un de ceux qui a le plus marqué le IV ème siècle par sa richesse plastique, la qualité de sa finition et sa valeur chrétienne. Pourquoi ce monument a-t-il une si grande importance historique et artistique ? Autrement dit, en quoi sa forme et la teneur de son message sont-ils révélateurs de leur contexte, de la progression du christianisme dans l’Empire, et de l’esprit des « premiers » chrétiens ? Le type même du tombeau nous invitera à essayer de comprendre la démarche et la vision d’un chrétien de la fin de l’Antiquité préparant sa propre mort. Nous chercherons donc d’abord à cerner le contexte historique, religieux, socio-économique, ayant une influence certaine sur l’art funéraire et ses commanditaires, dont Junius Bassus, à Rome à cette époque. Il faudra ensuite se pencher sur des considérations d’ordre stylistique et esthétique, à propos du tombeau en question, tout en l’inscrivant bien sûr dans la dynamique plus générale de la création romaine. Enfin, et en essayant de ne pas marquer une opposition mais au contraire de tisser des liens avec