Justice
Si le droit a la volonté d'appliquer la justice universelle et éternelle, cela signifie-t-il que le droit est juste ? N'existe-t-il pas une incompatibilité entre la relativité et l'imperfection du droit et l'idéal de justice ? Cela implique-t-il que le droit est vain et qu'il faut l'abandonner ?
Certes, le droit a l'ambition d'appliquer la justice universelle et éternelle. Toutefois, nous verrons qu'il existe toujours un décalage entre le droit, une création humaine imparfaite et relative, et la justice, un principe universel et idéal. Finalement, même si le droit n'est pas juste, il semble être une justice par défaut qui permet au moins de s'en approcher et de maintenir un ordre.
ILe droit a la volonté d'appliquer la justice universelle et éternelle dans la société
AL'application d'une justice universelle
La justice, avant d'être une institution d'État, est surtout une vertu morale universelle, un idéal de société reposant sur les principes d'équité et de légitimité.
Le droit (au sens de droit positif), qui renvoie aux systèmes de lois instituées par les hommes dans les sociétés, veut en être l'application positive. Il a donc l'ambition de renverser l'injustice naturelle caractérisée par la loi du plus fort (comme le souligne Hobbes dans sa vision de l'état de nature) afin d'instaurer la justice parmi les hommes. Le droit réprime donc les forts et protège les faibles.
BL'État de droit
Ainsi, la fondation de l'État civil marque la volonté de faire régner la justice par l'affirmation du droit. On peut évoquer ici le contrat