Kant liberté de penser
TS3
Sujet : Notre liberté de penser a-t-elle des limites ?
Introduction
La liberté de penser apparaît généralement comme un droit inaliénable. D’abord, parce que nos pensées font partie de ce que l’on peut être tenté d’appeler notre « existence intérieure » et ensuite, parce que ce droit est la condition sine qua non pour la construction de toute société qui se veut démocratique et à laquelle nous aspirons.
La question posée consiste donc à résoudre le paradoxe apparent d’une liberté inaliénable possédant néanmoins des limites. Nous chercherons donc à définir ce qu’est la liberté de penser, ainsi que sa matérialisation au travers de l’expression pour ensuite déterminer quelles peuvent être les limites à notre liberté de penser. Nous terminerons par une analyse de l’intérêt de disposer de limites au sein d’une société démocratique.
Ière Partie
La liberté est la faculté d’agir selon sa volonté, en fonction des moyens dont on dispose dans être entravé par le pouvoir d’autrui. La liberté de penser, qui consiste donc à formuler et élaborer des pensées, issues de raisonnements et d’éléments, non pas instinctifs comme ceux des animaux, mais liés à la rationalité, signifie donc que l’Homme dispose de ses pensées de façon totalement autonome, ce qui fait sa suprématie : « je pense donc je suis » de Descartes illustre parfaitement ce propos. La pensée envisagée est l’acte de penser telle ou telle chose en revendiquant clairement une opinion, et non pas la pensée en général au sens de la « pensée immédiate ». La pensée immédiate s’égaie, réagit, va dans tous les sens dans la tête, rebondit : je pense à ceci ou cela, dans une succession indéfinie. Ce n’est donc pas cette pensée, plus proche de l’instinct, dont il s’agit ici, mais bien de la pensée structurée, raisonnée, élaborée que l’Homme produit pour exprimer une opinion.
On peut donc dire que la liberté de penser est la capacité à élaborer son propre jugement, sa propre