Kant et la morale aristotelicienne
Kant refuse ainsi donc de concevoir le bonheur comme l’accomplissement de la vie morale. Ce faisant, il s’oppose clairement à la conception utilitariste et à la morale du stagirite. Le fait que le bonheur soit la fin de la vie humaine n’en fait, aux yeux de Kant, ni la voie royale pour accéder à la moralité ni le critère de la moralité.[footnoteRef:2] Kant trouve que la morale aristotélicienne est inefficace, car elle suppose que celui qui veut atteindre le bonheur soit omniscient et puisse transformer ce qui n’est qu’un idéal de l’imagination, une fiction, en un idéal de la raison. La valeur morale d’une action se mesure, en effet, chez ce dernier à son aptitude à réaliser le désir naturel de l’homme à bien vivre, à mener une vie bonne. Il affirme donc l’identité du bien moral, donc, de la valeur suprême et du bonheur. [1: J. – M. VAYSSE, O. C, p. 105.] [2: Cf. M. CANTO-SPERBER, O. C. p. …afficher plus de contenu…
Ne pas tenir compte de situations extrêmes s’avère en ce sens une règle catégorique. La théorie déontologique qui se dévoile en effet dans cette morale kantienne est une théorie qui, plutôt que de nous donner un but vers lequel nos actions devraient tendre, nous dicte les limites que nous devons respecter dans l’atteinte de nos buts. Selon Kant, la morale doit avoir une base rationnelle. Un acte est moral quand il est fait par devoir et uniquement par devoir, quand l’homme peut vouloir que la maxime qui préside son action devienne une loi universelle de la nature.La différence entre ces deux types de morales,