Vocabulaire de la justice
Etymologiquement, le mot « justice » vient du latin jus, qui signifie le droit ; la justice est donc le respect, l’observance du droit. La notion de justice a un sens moral, à l’échelle de l’individu dans son rapport aux autres, et un sens juridique, à l’échelle supérieure de la société politique. La justice est le juge de paix de la vie pratique, des conduites humaines. Aristote disait de la vertu cardinale de justice qu’elle était la vertu pour autrui, car si nous nous devons d’abord à nous-même courage, tempérance et prudence, nous devons d’abord aux autres la justice ; et les autres sont ainsi mieux placés que moi pour déterminer si je suis juste. Pour la définition générale de la justice, on peut citer Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion, Quadrige Puf, p. 68 : « la justice a toujours évoqué des idées d’égalité, de proportion, de compensation. Pensare, d’où dérivent « compensation » et « récompense », a le sens de peser ; la justice était représentée avec une balance.
Il n’y a pas de différence entre le droit en tant que système des lois et la justice en tant qu’institution juridique, dont la mission est d’appliquer les lois. Ce qui est juste est ici ce qui est permis par la loi. Mais il existe une différence entre le droit en tant que système des lois (légalité) et la justice au sens moral et intime de la conduite souveraine de l’homme juste (légitimité). Kant nous dit que le juste, l’homme moralisé, agit par devoir, c’est-à-dire selon une norme intérieure universelle qu’il appelle « l’impératif catégorique », tandis que le système des lois, le monde juridique, qui juge non pas les
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