KEITH HARING : Au début des années 1980 à New York, un jeune homme parcourt les lignes de métro, de Brooklyn à Harlem, en passant par Manhattan, une boîte de craies blanches à la main. A chaque station il recouvre les panneaux publicitaires vides de dessins. D'un seul trait, rapide et précis, il trace des lignes et des formes simplifiées à l'extrême. Il faut faire vite, pour ne pas se faire repérer par la police. Il investit alors tous les lieux publics avec des fresques géantes aux couleurs vives aux abords des immeubles, des piscines, des écoles, des hôpitaux. Sur un mur au dessus de l'autoroute à New York, il peint une fresque orange vif sur laquelle les automobilistes peuvent lire « Crack is wack » : « la drogue c'est nul ». Puis il se fait connaître dans le monde entier : à Paris, Londres, Chicago, Philadelphie ou encore Berlin, où il a peint sur le Mur avant sa chute (1989). Il a même décoré les voitures aux Vingt-Quatre Heures du Mans. La rue est son terrain de jeu. Il a sorti l'art des musées et en a fait un art spontané et à la portée de tous, un art universel considéré aujourd'hui comme l'un des plus importants du XXème siècle. Haring s'est inspiré de Pablo Picasso, il emprunte aux comics, médias, pub, art africain, aux Incas, hiéroglyphes égyptiens et aborde au travers de ses dessins des sujets importants, des interrogations de sa génération sur le tabac, la violence, le sida, la mort mais aussi la société de consommation ou le racisme. En dix ans, il a connu une ascension fulgurante. Il créé un art à hauteur d'enfant, pour mieux se faire comprendre des adultes. Sa signature : un bébé à quatre pattes(?) « bébé radiant ». En 1986, il créé « The Pop Shop », où il vend des posters, des jouets et des vêtements créés et signés de sa main. Les bénéfices sont reversés à une fondation contre le sida. Après être devenu célèbre, il ne pouvait plus graffer dans le métro car ses dessins sont arrachés pour être revendus. Certains lui reprochent d'avoir créé