Keynes
1883 - 1946
Sous-emploi et demande
« Les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont le premier que le plein emploi n’y est pas assuré, le second que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité» J. M. Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.
I ) La problématique
Le niveau élevé du chômage depuis les années 1980 a amené sur la scène économique une recrudescence des débats sur les causes d’un phénomène qui devient durable et massif et dont les conséquences économiques et sociales sont graves. Pour les uns, l’explication tient à l’insuffisance de croissance économique pour les autres la faute en revient à un coût du travail trop élevé !
Ces appréciations soulèvent des interrogations quant aux remèdes à prescrire : Faut-il relancer l’activité économique en recourant aux dépenses publiques ? Faut-il abaisser les impôts et les charges sociales ? Les salaires doivent-ils diminuer pour abaisser le coût salarial ? Faut-il augmenter ou baisser les salaires pour favoriser l’emploi et lutter contre le chômage ? Supprimer le SMIC et l’allocation chômage permettrait-il de créer des emplois ?
Ces débats ne sont pas nouveaux. En effet, la fixation des salaires, la détermination du niveau de l'emploi, l'existence d'un chômage durable ou non sont des questions qui sont au centre des préoccupations des économistes depuis l'existence de cette discipline.
Les économistes classiques considèrent le travail comme n'importe quel autre bien ; le salaire constitue pour eux un élément régulateur de la population. À partir de la fin du XIXe siècle les néoclassiques vont montrer que le salaire détermine le niveau de l'emploi et que la flexibilité des salaires permet un retour au plein emploi en cas de déséquilibre sur le marché du travail.
Keynes quant à lui, va rompre avec ces auteurs qu'il appelle « classiques » en montrant que c’est le niveau de l'emploi qui