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Génération Y : « Un ton sarcastique et ironique » sur la politique
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21.03.2012 Point de vue
Interview de Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au CNRS Monique Dagnaud définit le phénomène de « génération Y » et décrypte le regard que les jeunes aujourd’hui portent sur la campagne, les candidats et la politique en général.
Qu’est-ce que la génération Y ?
La génération Y est une convention pour désigner les catégories d’âge montantes, les générations montantes. On peut dire que ce sont les 15-25 ans ou les 15-30 ans. C’est une convention. Pourquoi ? Parce qu’on parle de la génération des baby-boomers, puis la génération X qui fait l’objet d’un livre de Douglas Coupland, cette dernière est un peu la bof génération. Et ensuite viendraient les nouvelles générations. Je tiens à préciser que les baby-boomers ont fait des enfants tard donc ils sont aussi parfois et même souvent en relation directe, par filiation, avec la génération Y. La génération Y ne recouvre pas toujours les enfants de la génération X et réfère encore souvent aux enfants de la génération baby-boomers.
Cette génération est caractérisée par plusieurs éléments qui ont accompagné son éducation. Elle a été élevée dans un climat politique et social de pessimisme et de désenchantement par rapport à la période glorieuse des années 68-70. Ensuite, elle a bénéficié d’un modèle éducatif sous tension mais intéressant : c’est ce que j’appelle le modèle Dolto/Bourdieu. Dolto parce qu’ils ont bénéficié à fond du système éducatif fondé sur l’écoute de l’enfant, où l’enfant est une personne, ce sont les enfants du désir comme dirait Marcel Gauchet, les familles sont des lieux de négociations, on tient compte des