La banalisation des images
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2) Aujourd'hui, la plupart des images sont diffusées sur écrans, que ce soit à la télévision, sur ordinateur, sur smartphones, sur écrans géants, projetées... Elles sont donc instantanées, virtuelles et par conséquent très tangibles. Il résulte de cette diffusion industrielle de masse par les nouvelles technologies une fragilité des images toujours grandissante ; elles ne sont plus, ou de moins en moins, matérialisées et donc concrètement conservées, telles que le sont les peintures sur toile, les illustrations des livres, les photographies imprimées... Or cantonner leur diffusion aux écrans les rend totalement dépendantes des sources d'énergies, comme le précise bien Laurent Gervereau dans Histoire du visuel au XXème siècle : "si le courant électrique ne passe plus, elles disparaissent, se volatilisent". Pour illustrer concrètement cela, il suffit de prendre l'exemple des photographies quotidiennes ; au XIXème siècle, on les faisait développer et leur conservation sur papier les rendait "immortelles", tandis qu'aujourd'hui, elles sont toutes numérisées et pas toujours développées, sauf exception pour encadrement etc. Cela signifie que si l'ordinateur les sauvegardant rend l'âme, les photos disparaissent à jamais avec lui !
Les images actuelles sont donc de plus en plus fragiles par leur conservation numérisée, virtuelle, elles sont totalement dématérialisées et dépendantes des énergies.
3) Les images actuelles, en si grand nombre, sont finement sélectionnées, ajustées et mises en valeur par leurs émetteurs dans un but bien précis. En fonction du message qu'il veut faire passer, de l'idée qu'il veut ancrer dans la tête du consommateur, de l'émotion qu'il veut faire ressentir, de ce qu'il veut mettre en évidence, l'émetteur choisira minutieusement quelle image présenter à sa cible, bien précise, et comment l'amener. Ainsi, tous les individus sont répartis en catégories, en segments, et les images seront présentées d'une certaine manière, selon le public visé.