La bete humaine lecture analytique
Fin du roman :
Situation du passage :Jacques et Pecqueux qui sont devenus des frères ennemis, cf Caïn et Abel, les premiers frères dans la Bible, en se battant sont tombés sur la voie, et le train qu’ils conduisaient, chargé de soldats partant au front, roule maintenant à toute allure affolant sur son passage les spectateurs impuissants à l’arrêter.
Force dramatique du passage réside dans la façon dont sont rendus la vitesse effrayante du train et l’effroi des hommes devant l’inévitable issue. Réalisme d’une catastrophe ferroviaire qui se mue en vision fantastique d’un train fantôme fonçant vers la destruction. Fin symbolique aussi très pessimiste : le train symbole du progrès devient instrument de mort, le Second Empire, régime détesté par Zola roule vers sa défaite.
1. Images du train : Animal, femelle : Comme la Lison, métaphore filée de la cavale, cf « ainsi qu’une cavale », « galopant » mais il n’y a plus de maître : « indomptée encore, échappée des mains du gardien » : sensation de libération : « enfin, la rétive, la fantasque pouvait céder à la fougue de sa jeunesse ».
Phrase présentative : « c’était le galop tout droit de la bête qui fonçait tête basse et muette, parmi les obstacles », « affolée par le bruit strident de son haleine ». « Train fou » préparé par l’adjectif « fantasque », l’adverbe « follement » lorsqu’il est question de la pression qui monte et l’adjectif « affolée » qui est de la même famille puisqu’il signifie « rendue folle » ; cf allitération en f et m, et r : « dans un vertige de fumée et de flamme, ce train fou, cette machine sans mécaniciens ni chauffeur ». Association de l’image de la bête et de la folie : Cavale qui devient « monstre échappé » : grandissement épique : « il s’était rué », « galop furieux », « force prodigieuse et irrésistible que rien ne pouvait plus arrêter » : effet d’insistance dans la redondance hyperbolique. Quand les gens se rendent compte qu’il n’y a plus