Astérix chez Rahàzade

Il s’agit d’un des albums de la fameuse Bande dessinée créée par Uderzo et Goscinny. Le premier, « Astérix le Gaulois », date de 1961 ; celui-ci, de 1987.
Trame de l’histoire : Kiçàh, un fakir venu de l’Inde sur son tapis volant arrive au village gaulois pour demander de l’aide au barde Assurancetourix : il le supplie de l’accompagner dans son pays pour mettre fin une terrible sécheresse qui sévit sur le Gange, car il chante si mal qu’il « fera pleuvoir ». Le barde accepte le défi, aidé d’Astérix et d’Obélix. Mais le temps presse car le gourou Kiwoàlà entend sacrifier Rahàzade, la fille du sultan, pour apaiser les dieux et faire tomber la pluie.
Le passage analysé est un nouvel exemple d’intertextualité avec des allusions explicites à trois grandes œuvres littéraires.

1. le Conte des Mille et Une Nuits

Longtemps transmis oralement, les contes des mille et une nuits sont originaires de l’Inde (certains datant peut-être du IIIe s.) et sont parvenus au Moyen-Orient arabe par l’intermédiaire de la Perse. Une version écrite date du XIIIe siècle ; mais le recueil n’est connu en Europe qu’au début du XVIIIe siècle grâce à une traduction / rédaction du Français, Antoine Galland. Un autre Français, le docteur Mardrus en donnera une nouvelle version à la fin du XIXe.

Notons que l’univers du recueil est souvent associé à celui du règne fastueux d’Haroun al Rachid, calife abbasside du VIIIe siècle. Ce qui rend l’histoire de l’album d’Astérix pour le moins anachronique.

La trame : Furieux de l'infidélité de son épouse, qu’il fait exécuter, le sultan Shahryar décide dorénavant de condamner à mort chaque matin la femme qu'il a épousée la veille, afin de s’assurer de ne plus jamais être trompé. Shéhérazade, la fille du grand vizir, accepte d’épouser le sultan et, aidée de sa sœur, lui raconte chaque nuit une histoire dont elle reporte le dénouement au lendemain, obligeant ainsi le sultan à reporter d’autant l’exécution. Au bout de mille