La censure
C’est tout d’abord une mesure prise par une autorité afin de condamner une forme de discours ou de représentation contraire aux règles établis. Ce principe s’illustrent par plusieurs exemples de pouvoirs répertoriés plus loin mettant en place une censure qui peut prendre plusieurs formes avec des fins toutes différentes. Mais c’est aussi un refoulement, un auto-refoulement, d’une vie psychique et intellectuelle dont chaque citoyen sait qu’elle ne serait acceptée par la société. L’homme (et donc l’artiste) a su s’adapter à ces règles qu’il s’est lui-même imposé, même si la création artistique fut irrégulière qualitativement dans le temps, faisant écho de la sévérité du pouvoir établi.
Mon premier exemple portera sur l’art islamique, plus précisément les
miniatures perses. Tout d’abord, dans cet art, rappelons-le, la place de l’image est délicate, dû à l’ambiguïté liée à l’interdiction des représentation du vivant car le mimétisme créé par l’homme est considéré comme une atteinte à Dieu, car Lui seul a le pouvoir de créer le vivant. On peut remarquer cependant qu’il y eut plusieurs époques successives plus ou moins iconoclastes. Ainsi les artistes avaient parfois recours à des techniques particulières de détournement du commandement afin de ne pas être accusé d’avoir voulu représenter la réalité. Quelques une d’entres elles consistaient à ne pas dessiner les ombres ce qui retire tout réalisme aux figures, ou encore de croiser les plans perspectif ce qui créé un ensemble totalement irréaliste donc non naturaliste. Les visages sont standardisés, immobiles. Cependant les éléments comme les vases les tapis , l’architecture sont reproduits de façon très réalistes. Dans certaines fresques, on remarque que des censeurs d’une autre époque ont «égorgés» symboliquement les êtres représentés, à l’aide de grattages ou de fines lignes à l’encre. Plus radicalement, les visages étaient grattés afin que l’on ne