La chason du mal aimé
Ce poème correspond à un moment bien particulier de la vie d’Apollinaire : immédiatement après la rupture et le départ d’Annie Playden pour les Etats-Unis, le poète se retrouve seul dans une ville dans laquelle tout semble lui rappeler sa souffrance. L’errance parmi les rues le conduit à une projection de ses pensées et de ses émotions dans tout ce qui l’entoure, pour finalement produire un chant nostalgique et élégiaque. Pbatique : Comment le poète mêle-t-il évocation d’une errance urbaine et chanson d’amour ?
Une errance poétique
Le verbe « errer » induit une démarche livrée au hasard, à l’absence de but. Mais le poète précise tout de même le cadre limité de son errance : la ville de Paris.
La référence à Apollon est double : le soleil dont il était le dieu, la lyre qui est son attribut. Source de la métaphore : les rayons du soleil rappellent les cordes de la lyre.
Référence à la création poétique, au registre lyrique.
Une célébration de la ville moderne
Evocation de Paris par des éléments concrets qui font revivre la capitale du début du XXe siècle :
- Paris des quartiers populaires, avec leurs « cours grises » et leurs « orgues de barbarie » ;
- Paris des années folles du début du XXe siècle, qui aime à s’enivrer dans les cafés.
- Paris nocturne, mais baigné de la nouvelle lumière de l’électricité Paris de la modernité : le premier tramway électrique a circulé dans Paris en 1898.
Eloge de Paris :
- La beauté du monde moderne apparaît à travers les notations subjectives (« mon beau Paris ») qui témoignent d’un lien affectif entre le poète et la ville.
- Réitération du nom « Paris » : v. 4, 9, 11.
- Hymne à Paris urbaine et moderne à la strophe 3 : aspects de la modernité technique mêlés à des références musicales : néologisme « musiquent », portées (métaphore qui se justifie si l’on pense aux dessins que forment les notes sur une partition de musique : la perche reliant le toit du