La chute d'albert camus, fiche francais
ALBERT CAMUS
1956
La langue française et la littérature offrent aux idées de nombreux moyens d’expression. Camus, au XX° siècle, a expérimenté cette variété des genres et des registres à travers essais, pièces de théâtre et récits. C’est dans cette dernière catégorie que s’inscrit en 1956, La Chute, récit complexe entre monologue et dialogue. Nous nous intéresserons à l'originalité de cet incipit.
I) Enonciation et situation de communication
a. Un locuteur désigné par la première personne
L'incipit met en place une communication particulière. La première personne du singulier « Puis-je » ligne 1 s'adresse à un interlocuteur qui est précautionneux. Un vocabulaire qui montre le respect : « je crains », « j'ose espérer », « je me retire » avec l'emploi de formule de politesse. Il ne se contente pas de décrire, il s'y implique et dit ce qu'il ressent : « je vous l'avouerais », « je m'étonne »;
La répétition du pronom « Je » avec insistance, raconte et présente une situation. Mais rien ne nous dit qu'il représente le narrateur de l'ensemble du récit.
b. La présence d'un interlocuteur
On la déduit dès la ligne 1 « Puis-je monsieur », repris par le « vous ».
Dès le début, l'incipit insiste sur cet interlocuteur, il dit à celui qui parle « vous avez de la chance », « vous êtes trop bon ». Présence de jugements élogieux, qui cherchent à valoriser à flatter l'interlocuteur.
c.Un dialogue implicite
L'interlocuteur est silencieux, il ne parle pas. On peut imaginer un système de questions réponses aux lignes 11 et 12.
Il y a un jugement implicite sur le silence du personnages aux lignes 13 et 14.
Nous avons un locuteur qui détient la parole, un interlocuteur qui semble intervenir. Il s'agit peut être d'un lecteur interpelé dès la première ligne.
II) Le thème de la discussion
a. La difficulté de communiquer
Dès le premier paragraphe, il est question de compréhension, ligne 2 « se faire entendre »,, ligne 5 « il ne