La coccinelle, v.hugo
Victor Hugo, auteur des Châtiments, de texte comme Mélancholia ou L’Expiation sait aussi se pencher sur des thèmes plus simples et plus subtils, plus proches de la réalité de chacun, plus humanistes, avec humours il aborde les désirs et fantasmes de la jeunesse.
C’est en fait sa jeunesse qu’il met en poésie, ces erreurs et ses conquêtes, une série de poèmes se trouvant dans la partie intitulée « Aurore », la première de son recueil des Contemplations retrace les aventures du jeune homme de seize ans. La Coccinelle en est un bref, où l’apprentissage du désir coquin voisine avec l’innocence et la naïveté de l’adolescence. Cet apprentissage amoureux est donc ici conté dans 20 vers, Partie n°1.
Mais au delà du récit, une véritable fable sur la naïveté de l’adolescence est introduite dans le poème, Partie n°2.
Hugo a alors seize ans, il fait ses premiers pas dans ses amours, c’est donc son apprentissage avant tout qu’il met en scène. Pour cela, il nous présente deux personnages, « Elle (v1) » et « je (v2) ». On devine qui est le –je mais le –elle reste inconnu, pourtant citée six fois. Pas de nom, seulement une « bouche fraiche (v13) », et sa beauté, « la belle (v14) ». C’est d’ailleurs un des thèmes bien connus, comme chez Aragon, que la femme suggérée. Le blason, décrit avec un seul élément, ici « sa bouche ».
Le –je n’est pourtant pas innocent, c’est avant tout une marque de lyrisme. C’est lui qui fait l’action, mais en se trompant à chaque fois, et avec un regret venant de l’auteur, comme une évocation d’un souvenir de jeunesse « J’aurais dû (v5) ». Il y a aussi une sorte de réciprocité entre –je et –elle, « Elle me dit (v1) », jusqu’à aller à un union, dans le pronom seulement, « nous (v11) ». Le décor est favorable à l’action, d’abord parce qu’il est animé, coloré, mais aussi parce qu’il est vivant, « les fauvettes (v11) » participent à l’action. Le ciel bleu, et même la coccinelle ont une