La communication politique chez habermas
Au-delà de la limite des discussions, s'impose la négociation. Dans le cas des intérêts irréconciliables, il faudra comme nous le savons recourir aux négociations au lieu des discussions. En ce sens les négociations sont la limite des discussions. Ces deux réalités diffèrent sur un certain nombre des points. Les processus de négociation sont appropriés à des situations dans lesquelles les rapports sociaux de pouvoir ne peuvent pas être neutralisés comme les présupposent les discussions rationnelles.
Par leurs menaces et leurs promesses, les parties introduisent à l'interaction une force de négociation. Les négociations non réglementées visent des compromis et sont acceptables à certaines conditions, dont le fait de savoir que de tels compromis prévoient un arrangement qui est pour tous avantageux que l'absence de tout arrangement.
Dans les négociations politiques, les partis intéressés sont obligés de rendre leurs menaces et leurs promesses crédibles au moyen de leur pouvoir social. Autrement dit, l'input des voix et l'output du pouvoir correspondent à un seul et même modèle d'action stratégique : « A la différence de délibération, l'interaction stratégique vise à réaliser la coordination plutôt que la coopération. Son medium n'est pas l'argumentation, mais la négociation. Les moyens de persuasion mis en oeuvre ne sont pas des revendications et des raisons, mais des offres conditionnelles de service et d'abstention ».156(*)
II.3.2. La fonction sociale et intégrative de l'herméneutique.
Disons le de prime abord que notre approche n'autorise pas une sorte de dualisme entre la raison pure et la raison pratique. Les paroles sont des actes. Nous prenons donc en compte la réalité du langage en tant qu'elle a une double articulation, la partie grammaticale et la partie performative. Les actes de langage (les promesses, les voeux, les aveux, les serments, les bénédictions, les prières,