La compétition par la consommation
Quelle que soit l’époque dans laquelle il vit, l’homme a toujours été animé de la volonté de se surpasser et de dépasser les autres. Que ce soit dans le domaine professionnel, social ou économique, il cherche clairement à être le meilleur. S’instaure alors une compétition entres les individus, qui peut être définie comme une concurrence, parfois acharnée, et qui use de stratégies diverses et variées. La consommation, quant à elle, est l’utilisation d’un bien ou d’un service qui entraine, à plus ou moins long terme, sa destruction. Le processus de modernisation qui voit son aboutissement pendant les 30 Glorieuses ouvre l’ère de la consommation de masse qui change les habitudes de consommation des individus. On peut donc se poser la question : Y a-t-il réellement une forme de compétition qui passerait par la consommation ? Et si oui, alors quels sont les mécanismes de cette compétition ?
Pour ce faire, nous verrons, dans une première partie, qu’il existe réellement des stratégies de concurrence que se livrent les individus à travers la consommation et nous nous attacherons à les décrire. Puis, dans une seconde partie, nous essayerons de déceler les limites de ces théories, élaborées pour la plupart aux 19èmes et 20èmes siècles, en les replaçant dans le contexte actuel.
Attachons nous tout d’abord à décrire les mécanismes de cette compétition par la consommation. D’où viennent-ils ? Sur ce point, l’ouvrage de Goblot, La barrière et le niveau, écrit en 1925 nous livre une analyse intéressante. En effet, selon lui, la classe bourgeoise est animée d’un désir de distinction. Il définit cette dernière comme un ensemble de qualités qui permet de se mêler sans se confondre. La bourgeoisie moderne s’applique à être distinguée dans sa tenue, son langage ou encore ses manières. Il précise que la distinction s’acquiert par l’éducation. L’habillement, la mode sont donc bien perçus comme des moyens pour arriver à se distinguer des