La conscience de soi
L’interrogation « est-ce (…) que (…) » indique que l’on se questionne sur la condition dans laquelle on effectue un acte, cette condition est la solitude, et l’acte, de prendre conscience de soi.
La solitude, d’abord, se définit comme un éloignement – provisoire ou non – des autres. On peut aussi la définit comme étant l’état de celui qui n’a jamais connu l’autre.
L’expression « prendre conscience de soi » nécessite que l'on s'y intéresse. Le terme « prendre » montre qu’il fait référence à un acte, à un mouvement, à une activité dynamique, et non pas à un contenu de pensée acquis définitivement. Avoir conscience de soi, c’est se sentir comme individu distinct, doté d’une identité propre et unique ; c’est peut-être aussi avoir une connaissance de cet individu.
Le sujet met en question le processus d’acquisition de cette conscience de soi en ce qui concerne ses conditions, en posant le problème de la prise de conscience qu’a l’individu de lui-même par opposition à la collectivité. Un état de solitude absolue semble difficilement concevable – il pourrait cependant servir de modèle théorique -, on peut travailler donc en premier lieu sur la question suivante : une solitude momentanée et relative peut-elle m’aider à prendre conscience de ce que je suis ou de qui je suis ? Cela demande que l’on s’interroge sur le rôle du rapport à autrui dans le processus de prise de conscience de soi – autrui est-il un obstacle, ou au contraire une référence, un miroir, un juge utile ? On pourra ensuite évaluer le degré ou le type de solitude nécessaires – la solitude permanente est-elle seule garante d’une prise de conscience de soi pertinente ? est-elle au contraire un état empêchant toute conscience de soi, ou rendant celle-ci fausse et illusoire ? est-elle un état qu’il faut adopter de manière passagère pour prendre conscience de soi ? Le présupposé contenu dans le sujet, et qui est que l’autre m’éloigne de moi-même, m’en divertit, est-il pertinent