La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ?
L'expression « source de », d'abord, renvoie à la fois à une cause et à une origine : la conscience rendrait possible et provoquerait, au choix, la liberté ou la contrainte.
Ces deux termes semblent opposés l'un à l'autre, mais il conviendra d'interroger cette opposition et peut-être de la remettre en question. On définit en effet souvent la liberté comme un état d'absence de contrainte, un état dans lequel je peux faire tout ce que je veux. La contrainte est alors comprise à la fois comme une obligation et comme un empêchement, une entrave.
Il faudra ici s'efforcer de mettre en relation les concepts de liberté et de contrainte en relation avec le concept de conscience, dont il faudra envisager les différents aspects : la conscience en effet permet à l'homme d'agir sur le monde, de le transformer, mais aussi de se connaître et de connaître la peur, l'angoisse, le souci du futur par exemple, ainsi que de se sentir responsable du monde qui l'entoure, ce qui peut être compris comme une forme de contrainte.
Comment penser alors le rapport de la conscience et de la liberté ? La conscience est-elle une condition de la liberté ? – peut-on ainsi dire d'un animal, qui n'a pas la conscience que l'homme a de lui-même, mais qui peut faire ce qu'il veut quand il le veut parce qu'il n'est pris par aucune contrainte, qu'il est libre ? Mais la conscience pourrait être aussi comprise comme la condition d'existence de la contrainte : l'homme conscient peut s'organiser, commander ou obéir, imposer sa volonté, en un mot,