La courbe de tes yeux
Le regard, L'amour et la solitude
I- Les yeux, miroirs de la vie.
1. L'oeil miroir du monde extérieur
2. Les yeux voient et sont vus
3. L'oeil organe poétique par excellence
II- La vue, intériorisation du monde
1. Le moi percu comme unité agissante
2. Voir c'est comprendre et agir
3. Les yeux fertilisent ceux de l'amant.
III- La lumière et l'innocence
1. Gràce à la femme tout devient visible
2. Tristesse et beauté
3. Femme et lumière
Commentaire composé rédigé
Comme dans toute oeuvre surréaliste, Paul Eluard joue sur les contrastes d'images habilement mélangées. La double courbe des yeux en forme d'amande qui d'ordinaire entoure la partie colorée, l'iris de l'oeil, fait ici le tour du coeur du poète pris au sens d'intimité. Dans la relation amoureuse l'existence est simultanément exaltation d'un jaillissement et bonheur d'une intimité. Les images habituelles du nid et du ventre , images de circularité enveloppante, de rondeur close et protectrice sont ici remplacées par la thématique du miroir amoureux, les yeux et les mains. Les sentiments du poète sont visités, explorés par le regard de la femme, le "coeur" de l'amant se trouve enveloppé par le regard féminin. Eluard précise la fonction habituelle de l'oeil que l'on ouvre à la naissance (auréole du temps) et que l'on ferme la nuit (berceau nocturne). Il donne à l'oeil de la femme une fonction importante, en ne voyant pas les sentiments de l'amant, il condamne tout souvenir chez l'être aimé qui perd ainsi toute identité. Le poète met les sentiments et l'amour de la femme au centre de son action. Lorsque les yeux de l'amant ne sont pas vus par ceux de la femme aimée, l'être est comme plongé dans l'obscurité, comme aveugle sur lui même et sur le monde. deux solitudes se juxtaposent et ne communiquent plus entre elles, le moi et le monde extérieur. L'homme décu est incapable de contempler le monde. Sans amour, sans sentiment, le poète n'est plus rien. Le regard absent de la