27

LES EXPLICATIONS
DE LA CRISE CONTEMPORAINE

La période de difficultés économiques débutant dans les années 1970 ne pourrait être qualifiée de crise au sens strict. En effet, ces « trente médiocres » sembleraient davantage correspondre à une phase B de cycle long. Comment donc expliquer le ralentissement durable de la croissance depuis vingt ans ?

LES EXPLICATIONS TRADITIONNELLES DE LA CRISE q L’analyse keynésienne

Pendant les Trente Glorieuses, les politiques économiques ont été largement fondées sur la mécanique keynésienne. Il n’est donc pas surprenant que les premières analyses de la crise reflètent cette domination : la multiplication par quatre du prix du pétrole en 1973-1974 provoque à la fois des tensions inflationnistes et récessives. Comme l’augmentation des prix du pétrole entraîne un accroissement des coûts de production, le niveau général des prix s’élève, donc les salariés réclament des augmentations compensatrices de salaire qui font encore croître les prix, etc. De plus, l’accroissement de la facture énergétique entraîne, au niveau des ménages, comme au niveau macroéconomique, un ralentissement de la demande, car les dépenses énergétiques accaparent une partie plus importante du revenu, donc la production d’autres produits se ralentit (effet de substitution négatif). Au début des années quatre-vingt-dix, c’est encore l’insuffisance de la demande qui a été invoquée pour expliquer la persistance de la récession : les chômeurs et travailleurs précaires n’avaient pas les moyens de participer à la norme de consommation de masse nécessaire pour « faire tourner » l’économie à plein régime.

q L’analyse libérale

Les divers avatars de l’analyse libérale
J.M. Keynes sont structurés autour de quelques
(simples) idées fortes. Si les entreprises
Économiste anglais né en 1883, mort n’ont pas été capables de répondre efficaen 1946. Il est opposé aux réparations de guerre infligées à l’Allemagne en cement à la concurrence des NPI