La critique

6359 mots 26 pages
Au milieu des années soixante la décentralisation est en place. Cela pourrait favoriser un recentrement sur l’écriture contemporaine. Il n’en est rien. D’une part, certains metteurs en scène fabriquent leur œuvre ou la commencent, comme Patrice Chéreau, d’autre part, on réévalue le répertoire en rattrapant le temps perdu. Enfin le public, dans une programmation à la carte que lui offrent les abonnements ou les magazines, choisit déjà plus spontanément un classique qui lui dit quelque chose qu’un nouvel auteur dont il ne sait forcément rien. Un phénomène qui n’a fait que s’amplifier au fil des années, relayé par le souci gestionnaire des entreprises théâtrales, aux budgets de plus en plus serrés.
Et puis très vite, dans ces années soixante, arrive le bouleversement des aventures collectives: du Living Theatre à Jerzy Grotowski, le groupe ou le corps de l’acteur priment sur le texte. Le théâtre devient un rite. On va voir un spectacle plus qu’une pièce, signé Giorgio Strehler ou Garcia. Même si les aînés, Roger Blin et Jean-Louis Barrault, continuent, eux, leur travail sur les auteurs, le pli est pris. Dont les premiers frémissements remontent peut-être aux effets produits par la tournée du Berliner en 1954 (la première en Europe occidentale). Planchon: «La leçon de Brecht, c’est d’avoir déclaré: ‹Une représentation, c’est à la fois une écriture dramatique et une écriture scénique. Mais cette écriture scénique - et il a été le premier à le dire et cela me paraît important - a une responsabilité égale à celle de l’écriture dramatique›.» Le règne du metteur en scène s’affirme. Ce qui n’empêche pas Planchon de créer Adamov et V¦naver, d’aborder Ionesco et de passer lui-même à l’écriture. Comme quoi rien dans le monde du théâtre ne saurait entrer dans des catégories étroites et étanches.
Dès lors, un auteur comme Armand Gatti apparaît comme un franc-tireur, une exception qui confirme la règle. Chez Planchon il monte La Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G. (1962), au

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