La danse et l’institutionnalisation, genèse et premiers pas d’une politique de la danse en france
Marianne Filloux-Vigreux reconstruit dans cet ouvrage l’histoire de l’institutionnalisation de la danse en France. Le terme institutionnalisation est utilisé pour désigner la prise en compte par les pouvoirs publics du secteur de la danse et la relative mise en place d’une politique culturelle apte à le promouvoir et à aider son développement artistique. L’attention est portée sur la période qui va des années 1970 aux années 1980. Comme l’auteur nous le fait remarquer, les raisons de ce choix temporaire ne sont pas anodines. Les années 1970 marquent le début d’une attention accrue pour la musique au sein du Ministère, qui se traduit dans la mise en place du plan Landowski dont la danse bénéficiera marginalement du fait de son affiliation au secteur musical dans l’organigramme ministériel de l’époque. Parallèlement, suite au travail d’un certain nombre de chorégraphes américains et allemands, qui se sont produits sur les scènes françaises dès le années soixante en y amenant une nouvelle conception du corps dansant, on commence a s’intéresser d’avantage à la chorégraphie avec un particulier penchant pour la création contemporaine. L’étude s’arrête aux années quatre-vingt-dix puisque l’auteur constate que les dernières actions institutionnelles dignes de note dans le secteur, dont la plus importante est la fondation du Centre National de la Danse en 1998, datent de cette époque.
Dans l’introduction, l’auteur met en évidence la présence, à la fin des années Soixante, d’une danse classique dont la tradition est très forte puisque enracinée dans l’histoire culturelle française. Cette danse est représentée par l’Opéra de Paris, fondée par Louis XIV en 1661, qui a été pour longtemps la seule institution étatique dédiée à l’art chorégraphique. Or l’auteur souligne que, nonobstant son importance historique, la danse