La danseuse
Inaptitude au vol, gigots court emplumés : tout ce qui rend une autruche gênée la danseuse toujours en pleine visibilité s’en fait gloire, - et marche sur des œufs sur des airs empruntés.
D’âme égoïste en un corps éperdu, les choses à son avis tournent bien quand sa robe tourne en tulipe et tout le reste au désordre. Des ruisseaux chauds d’alcool ou de mercure rose d’un sobre et bas relief lui gravissent les tempes, et gonflent sans issue. Elle s’arrête alors : au squelette immobile la jeune chair se rajuste aussitôt. Elle a pleine la bouche de cheveux qui s’en tireront doucement par la commissure des lèvres. Mais les yeux ne retinteront qu’après s’être vingt fois jetés aux bords adverses comme les grelots du capuchon des folies.
Idole jadis, prêtresse naguère, hélas ! aujourd’hui un peu trop maniée la danseuse… Que devient une étoile applaudie ? Une ilote.
ARGUMENT
Ce poème brosse la description d’une danseuse de façon très particulière : on rapproche les qualités de l’autruche à celle de la danseuse. Ensuite, la description se centre sur le mouvement rotatif décrit par celle-ci. Plus l’on avance dans la seconde strophe, plus la description devient négative voire même un peu méprisante. (Son corps est fractionné, son mouvement est désordonné, tumultueux).
Ensuite, on l’envisage dans une vision diachronique : connoté d’une grandeur religieuse avant, elle est aujourd’hui réduite à l’état de misère, d’esclavage, de marionnette (désacralisation + devenue un pantin).
TON
Railleur, ironique, critique, déçu à la fin.
ANALYSE
Inaptitude au vol, gigots court emplumés : tout ce qui rend une autruche gênée la danseuse toujours en pleine visibilité s’en fait gloire
Texte commence par une double comparaison, d’une part de la danseuse aux gigots, et d’autre part à l’autruche. L’objet des comparaisons est qu’elle a une inaptitude au vol.
La première comparaison réfère aux