Romain Segond

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Les nationalismes

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Quelques points de la doctrine pangermaniste (1893-1911), p61.

Introduction :

Jusque dans les années 1870, les revendications nationales étaient portées par les libéraux et les démocrates, c’est à dire les courants les plus progressistes sur l’échiquier politique. Avec la fondation de l’empire, le nationalisme change de sens. Il est désormais associé à la défense du régime en place, adoptant ainsi une dimension plus nettement conservatrice.
La Ligue pangermaniste, fondée par l’explorateur Karl Peters en 1891, est la plus connue des associations nationalistes qui émergent à l’époque, et résume bien à elle seule, certaines des caractéristiques de l’ensemble du mouvement. A partir des années 1890, son idéologie se structure autour de la nécessaire unité entre le Volk (peuple) et l’État. Le but des pangermanistes est alors de rassembler dans un même État « allemand » tous les « Allemands » disséminés en Europe centrale.
Or la « célébrité » de la Ligue tient à l’action infatigable déployée par ses membres pour faire progresser ses idées. Parmi eux, se trouvent des philosophes et journalistes tels que l’activiste Friedrich Albert Lange, Ernst Hasse qui dirigea la Ligue à partir de 1893, ou encore Otto Richard von Tannenberg qui écrivit un ouvrage capital pour sa doctrine. Ces trois auteurs caractérisent largement le socle idéologique du programme nationaliste, et l’étude approfondie de leurs publications rend plus pertinemment compte de ce qu’il est réellement. Quelles sont alors les principales idées de cette doctrine pangermaniste ? Et quel a été sa véritable portée dans l’événement historique ? Cette Ligue nationaliste contient pour principale substance une idéologie raciste, basé sur l’exaltation de la race aryenne, que théorisent et légitiment ses principaux auteurs. Mais elle s’appui également sur une politique