La dénonciation de la colonisation dans une vie de boy de ferdinand oyono
L’année 1945 coïncide avec la fin du processus de prise de conscience du peuple noir. Cette prise conscience est favorisée d’une part par les intellectuels noirs de la diaspora et d’autre part par les hommes politiques et les tirailleurs ayant participé aux deux guerres. Elle se manifestera au niveau de la création romanesque par la naissance d’un nouveau courant : le courant de la critique de la colonisation.
Une vie de boy qui s’inscrit de ce courant s’intéressera à la prise de conscience par rapport au vrai visage de la colonisation en Afrique et particulièrement au Cameroun. En effet, ce roman fait le procès de la colonisation en dévoilant les mœurs de la société des Blancs, leur hypocrisie, la violence, le racisme, l’exploitation des colonies, et la complicité de l’Église.
I. LES MOEURS DES BLANCS
Au début du récit Toundi avait une vision idéalisée du monde des blancs. En effet c’est lui-même qui parlant de sa place privilégiée affirmait que « je serai le boy du chef des blancs : le chien du roi est le roi des chiens ». Par la suite, la vie qu’il mènera dans cet univers des blancs lui fera découvrir les laideurs de cette société qui pourtant se croyait supérieur à la société des blancs. Toundi commence à perdre sa vision embellie du commandant, qu'il pensait tout puissant dés qu'il le voit sous la douche et s'aperçoit que ce dernier n'est pas circoncis. Du point de vue de la culture camerounaise, le commandant ne peut pas être considéré comme un homme puisqu'il n'a pas passé le stade de la circoncision. En conséquence, Toundi se rend compte que le monde des blancs n'est pas sans faille et de ce fait, sa vénération du colonisateur disparaît : « Cette découverte m'a beaucoup soulagé. Cela a tué quelque chose en moi… Je sens que le commandant ne me fait plus peur. Quand il m'a appelé pour que je lui donne ses sandales, sa voix m'apparu lointaine, il m'a semble que je l'entendais pour la première fois. (p .45) ».
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