Sujet: La détente était-elle une illusion ?

La doctrine de la coexistence pacifique telle que formulée par Staline et reprise par Nikita Krouchtchev dans son discours de 1956 au XXème congrès du PCUS, impliquait de limiter l’affrontement avec les Etats-Unis. Les relations internationales entre les deux blocs de 1956 à 1962 n’ont pourtant pas cessé d’être marquées par des crises majeures dont le point culminant a été la crise des missiles de Cuba d’octobre 1962. Les deux grandes puissances ont pris alors conscience de la nécessité d’une politique de détente ; les arsenaux nucléaires toujours plus importants atteignaient de telles proportions qu’un futur conflit pourrait faire disparaître l’espèce humaine (d’autant plus que la course aux armements était fort couteuse). D’initiative occidentale cette fois, la doctrine de détente supposait non seulement une reconnaissance mutuelle entre les deux camps, mais aussi le maintien de négociations constantes, des accords diplomatiques et des échanges commerciaux et culturels entre les deux blocs. Ce rapprochement opéré de 1962 à 1975 ne doit toutefois pas masquer la double réalité des rapports est-ouest, à l’image du Tiers-monde continuellement déchiré par une lutte d’influence entre les deux systèmes.

I. Vers une entente des deux sphères

1) La crise de Cuba : l’évènement déclencheur

L’annonce du Président Kennedy du 22 octobre à 7 heures du soir fait trembler le monde. Diffusion des photos, prises par des avions U2, de rampes de missiles installées à Cuba. Un blocus est organisé autour de l’île. L’URSS accepte de retirer ses navires, porteurs de missiles SS-4, et de démonter ses installations moyennant un acte comparable des Etats-Unis (démonter leurs 15 fusées PGM-19 Jupiter installées en Turquie) et la promesse de ne pas envahir Cuba. Même si elle se finit sur un statut quo, la crise de Cuba fait prendre conscience de la puissance et des dangers de prolifération de l’arme nucléaire.

Un changement