La fin de capitalisme ?
1- La crise racontée à la télé.
Le discours dominant sur la crise actuelle est globalement assez simple. Depuis les années 80, sous l’impulsion de Thatcher et Reagan, le courant néolibéral s’est imposé dans le monde occidental. La finance s’est peu à peu découplée de l’économie réelle et l’État providence a laissé de plus en plus de place à la régulation de l’économie par le marché. La baisse des prix de l’immobilier aux EU a mis en difficulté les banques qui avaient pris des garanties hypothécaires sur la valeur des biens (la fameuse crise des subprimes). La titrisation des risques, plutôt que de fonctionner comme un système de répartition qui aurait permis d’éponger les coups durs, a entrainé par l’échange sans contrôle de "titres toxiques" la contamination de tout le secteur bancaire mondial. La confiance interbancaire ayant été perdue le crédit s’est raréfié, ce qui a conduit automatiquement au ralentissement de l’économie réelle. Conscient de la gravité de la situation, tous les chefs d’États, pour sauver les intérêts des particuliers et pour faire fonctionner les entreprises, se sont déclarés prêts à mettre des milliards d’euros pour apporter une caution au système bancaire. Après un ou deux ans de récession, le temps de mettre en place quelques nouvelles règles financières et de faire quelques efforts de moralisation, comme la suppression des parachutes dorés en cas de faillite des entreprises, le système reprendra sa course vers la croissance... La droite libérale, au nom de la responsabilité, met l’accent sur la moralisation du système, la gauche social-démocrate insiste sur la nécessité de revenir à une économie régulée comme au temps où les idées de Keynes étaient appliquées. C’est cette version qui semble assez unanimement acceptée que je me propose d’analyser.
2- Quelques précautions linguistiques