La force du mot ‘’révolution ‘’

Dans les démocraties telles que nous les connaissons, la précarité ou la stabilité des gouvernements en place tient au bon vouloir populaire des citoyens ; le peuple des citoyens est souverain et s’exprime dans les urnes. L’histoire de France montre que c’est aussi parfois la voie violente, par des révolutions que la démocratie a affirmé ses droits. De même, nous voyons aujourd’hui des peuples se soulever et aller à contre-courant de révolutions qui ont eu lieu dans un passé récent. Nous comprenons mieux alors la difficulté des gouvernements évoquée par Jean Guéhenno lorsqu'il dit que la commémoration même d’une révolution peut être dangereuse pour le pouvoir en place. Faut-il pour autant taire ces événements qui appartiennent à notre histoire ? J. Guéhenno prend la Révolution française comme référence, mais n’y a-t-il pas d’autres exemples d’événements importants de l’histoire politique qui peuvent jouer de même ou contredire cette affirmation ?
La Révolution française de 1789 met à bas l’Ancien Régime, la monarchie absolue de droit divin, les privilèges du clergé et de la noblesse. Après le chaos, un nouvel ordre politique naît qui affirme la souveraineté du peuple, l’égalité des citoyens, l’idée de Nation, de Patrie ; la République de 1792 ouvre la route de la démocratie, encore incertaine il est vrai. Le principe de la République, au sens de fondement et de point de départ se situe toutefois bien dans une prise de pouvoir au début anarchique et violente. Tous les régimes qui lui succéderont ne pourront en tout cas échapper à la force de son exemple presque mythique dans la mémoire collective et vivront dans la hantise de voir se renouveler un tel mouvement. Les révolutions qui suivront, celle de 1803 (Les Trois Glorieuses), celle de 1848 qui établira la Seconde République, la Commune de Paris de 1871, sans avoir la même intensité et les mêmes causes, ne feront que confirmer le danger que représentent le mécontentement et la