La formulation des enjeux
Préparée et annoncée par le XVIème siècle, la monarchie administrative se met progressivement en place au cours du XVIIème siècle et prend toute sa mesure au XVIIIème siècle grâce à des mécanismes qui se perfectionnent. Ses principaux rouages sont le Conseil du Roi, les ministères ainsi que les intendants. En effet, malgré l’extrême diversité qui caractérise l’organisation territoriale de l’Ancien régime, le pouvoir royal réussit à faire progresser l’idée d’un découpage uniforme et polyvalent1. Ce développement de la monarchie administrative a permis l’affirmation et la croissance de l’Etat moderne. Mais, parallèlement, il aurait fallu d’importantes réformes que les nombreuses oppositions empêchèrent de réaliser.
Chapitre I – L’empreinte de la centralisation administrative
Au cours du XVIIème siècle, la monarchie prend son visage définitif, qui sera le sien jusqu’à sa chute. C’est l’époque de la monarchie absolue. Celle-ci, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est guère caractérisée par la reconnaissance au roi de pouvoirs plus importants 2. Ce qui caractérise essentiellement l’absolutisme, ce sont les progrès de la notion d’Etat et l’emprise que celui-ci prétend exercer sur la nation. Sous la monarchie absolue, l’Etat s’attache à rationaliser et à rendre plus efficace l’exercice du pouvoir royal. Il se dote en particulier de rouages gouvernementaux modernisés et met en place, avec les intendants notamment, une administration « régionale » de tout premier ordre. La royauté voulait se donner les moyens d’éliminer tout ce qui prétendait partager son autorité, ou pire la bafouer. Section 1 – L’administration centrale Le nombre croissant des affaires devant être gérées par l’Etat a eu des répercussions importantes sur l’organisation des services centraux et sur les modalités de l’exercice de l’autorité. En effet, concentrant en sa personne tous les pouvoirs, le monarque est censé les exercer