La Fortune des Rougons, premier tome des Rougons -Macquarts, se situe dans le contexte des événements insurrectionnels de décembre 1851.
En réaction au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, les républicains du Var se soulèvent et entament une longue marche qui se terminera à Aups dans le sang.
L’extrait étudié relate cette marche.
On s’appuiera sur la définition de la tonalité épique pour relever les éléments qui en relèvent dans ce passage. La tonalité épique se signale par le thème de la guerre. Elle hérite de l’épopée son attrait pour les exploits guerriers. Dans l’épopée, ces exploits guerriers sont, le plus souvent, le fait de héros surhumains. Le mot « guerre » n’apparaît pas dans le passage mais dès la deuxième ligne, il est question de « paix morte et glacée ». La paix est donc bien révolue. On assiste ici aux mouvements d’une bande de « quelques milliers d’hommes ». Le terme « bataillons » est également utilisé. Il s’agit ici d’une armée d’insurgés, improvisée par les circonstances, celle des républicains, unis dans un même élan. On n’est pas ici en présence de quelques héros épiques bien individualisés mais de foules d’anonymes, des « masses noires », « des flots vivants » A quels exploits guerriers assiste t’on dans cet extrait ?
Il n’ y a pas de combats à proprement parler pourtant l’armée montre sa force en déclenchant une « tempête humaine » (le terme « tempête » est répété deux fois à une ligne d’intervalle au singulier, puis au pluriel).
Ces masses chantantes bouleversent donc la nature qui est ici l’objet d’une personnification.
C’est une lutte entre les masses et la nature et son « peuple invisible ».
On assiste à l’envahissement de la vallée comme à la manière d’un torrent qui se déverserait dans une vallée.
La troupe se jette à l’assaut depuis le haut du décor et le réveille. C’est en quelque sorte un périple pour aller à la guerre.
Il est question à plusieurs reprises