La france de la belle époque
. De façon précise, elle se distingue par sa brièveté : deux décennies à partir de 1895 et le caractère limité de l’espace où elle s’applique : c’est-à-dire la France, ce qui conduit certains historiens comme Georges Dupeux à se poser la question d’un “privilège français” pour ces années-là.
I- L’apparence de la prospérité économique
A- Une certaine idée de la stabilité
Le salaire moyen a connu une véritable hausse depuis le Second Empire (de 0,45 francs à 0,70 frs) alors que les prix des denrées de première nécessité comme le pain ont plutôt baissé ou faiblement augmenté, du moins jusqu’aux années 1903-1905. La rente a suivi la même évolution, dans le sens de la hausse, avec des proportions plus importantes. C’est pourquoi avec un franc stable depuis 1803, l’idée « d’âge d’or » peut trouver l’un de ses fondements dans la référence monétaire.
Les banques françaises disposent alors de réserves considérables ce qui leur permet d’investir partout dans le monde et pour les plus importantes d’entre elles de conclure des emprunts d’État avec des gouvernements étrangers comme l’a fait à plusieurs reprises l’Empire Russe avec des groupements bancaires français où le Crédit Lyonnais a joué un rôle important
Les investissements dans les colonies ne viennent qu’en deuxième position : en 1914, les investissements français en Russie auraient atteint 12 milliards de francs et dans les colonies, selon les estimations de J. Marseille 7,5 milliards seulement. Les épargnants français préfèrent les emprunts d’État étrangers (« emprunts russes » et d’Europe centrale) parce que les taux d’intérêt sont très élevés (6 % en 1914) et les garanties des États paraissent fiables.
CONCLUSION : Une étude rapide des salaires et des revenus moyens montre une réelle amélioration du niveau de vie des Français. Les ouvriers peuvent être moins obsédés par la misère et consacrer un peu d’argent au superflu . Les épargnants connaissent une certaine