La grande ville au bout du monde
Voyage au pays du Réel
Victor Segalen
Introduction par H. Bouillier
Œuvre née d’une mission archéologique. Contrepoint au labeur technique. Inachevé.
Ce n’est pas un journal poétique de la mission mais c’est l’expérience de deux voyages en Chine (« Dix années d’imaginaire ».
Plan général par Segalen : pris par le Réel, éclosion délicate d’un arrière-imaginaire ; jeu alterné ; triomphe de l’imaginaire et nostalgie du réel. »
Récit de voyage très particulier qui doit répondre à la question : « L’imaginaire déchoit-il ou se renforce quand il se confronte au réel ? »
Voyage dans le réel puis dans la pensée. Justification morale de la littérature (les mots doivent d’abord passer dans le creuset du réel.) la Chine est le pays du Réel par excellence.
Quelques réflexions religieuses, surtout des sarcasmes contre le Catholicisme.
Leçon de relativisme : exotisme et variété du réel ne se laissent pas mesurer par les normes occidentales. Le li chinois qui varie selon la morphologie du terrain, la sandale et le bâton : l’Imaginaire est comme ressuscité par le
Réel et la littérature s’en trouve rajeunie.
Inversement le réel discrédite certains mots pompeux.
Certains éléments concilient les 2 : comme le Fleuve qui impose sa réalité à l’imaginaire des techniques de navigation. La femme chinoise du côté du réel. Mais elle incarne le Divers. Segalen aime en elle tout ce qui est différent de l’homme. Elle est le superlatif de l’exotisme mais pas plus désirable car son réel défie tous les artifices de l’Imaginaire. Diverses péripéties, tour à tour dominées par le Réel et l’Imaginaire.
C’est aussi une enquête sur une méthode de bonheur. Il faut apprendre à « déguster le Divers ».
Mais constat d’échec, impossibilité de dire l’objet du combat entre le Réel et l’Imaginaire : l’être.
Dédicataire : Jules de Gaultier
1.
Malgré sa méfiance pour ce genre, c’est un « récit de voyage et d’aventures. » un voyage qui « n’est pas accompli encore » et dont