Au cours des siècles, la fonction du poète changea considérablement. Pour le poète romantique, il s’agit d’éclairer les nations, tel un Messie. Elu de Dieu, il s’engage autant bien politiquement que socialement. Pour véhiculer son message révolutionnaire, il crée une nouvelle poésie, bouleversant les formes poétiques classiques. En opposition à ce mouvement dont les épanchements sont considérés comme excessifs, les poètes du Parnasse optent pour une poésie plus descriptive et objective ; la beauté et la perfection de la forme poétique sont primordiales. La poésie, s’adressant maintenant à une élite, n’a plus de fonction messianique, on recherche « l’Art pour l’Art ». A la fin du 19ème siècle, on assiste à l’émergence d’un courant novateur : le Symbolisme. L’art est marqué de symboles, visant à dévoiler une idée plus profonde provenant d’un monde supérieur. On peut citer Rimbaud comme poète symboliste, dont l’engagement est représentatif de ses contemporains. Adepte des idées républicaines, il entend faire avancer la société contre laquelle il se révolte. La guerre faisant rage à son époque, il la dénonce également avec force au travers de ses œuvres. Après avoir fait un bref rappel historique, nous nous pencherons donc sur ces dénonciations sur l’instabilité politique en France, amenant à la guerre. Nous analyserons ensuite de quelle manière celle-ci est dépeinte, tout en soulignant le but des critiques et des écrits sévères de Rimbaud.
Ce fut sans doute un des évènements les plus marquants du 18ème siècle : une révolution barbare, une boucherie sans précédent : la Révolution française de 1789. Il s’agit là d’une réussite : l’abolition d’une monarchie tyrannique et la proclamation de la Première République. Un peu moins d’un siècle plus tard, l’histoire se répète : le Second Empire, désormais dirigé par Napoléon III, s’effondre suite à la guerre franco-prussienne de 1870. Cette guerre marque de