La guerre de Kippour-la logistique de l'armée de terre israëlienne.
Colonel (ret.) Roland Aloni[1]

Le 6 Octobre 1973, à 14:00 les forces armées égyptiennes et syriennes attaquèrent simultanément les forces israëliennes le long du canal de Suez et sur le plateau du Golan. Nous ne nous attarderons pas sur le côté opérationnel de cette guerre, il a été étudié en détail. Nous essayerons de donner un aperçu des problèmes logistiques qui préoccupèrent l' état major israëlien.

En juin 1967, le territoire d'Israël se trouva agrandi. Les forces armées durent s'établir le long des nouvelles frontières, loin de leurs bases logistiques. Le général Amos Horev, chef du départment logistique à l'État Major d'Israël, raconte que ses services durent subvenir rapidement aux besoins des troupes qui se déployèrent dans les territoires nouvellement conquis[2]. Il fallut tracer de nouvelles routes sur le plateau du Golan, dans le désert du Sinaï, vers Sharem El cheikh et à travers les territoires de Samarie et de Judée. Le déploiement des troupes nécessita l'établissement de bases logistiques avancées au Golan, au Sinaï, en Samarie et en Judée.

Entre les années 1967-1970, les budgets militaires d'achats et de construction permirent le renouvellement du matériel détruit pendant la guerre et l'achat des équipements nécessaires. Le nombre de divisions blindées passa de trois à cinq. Au début de 1973, il fut décidé de former une nouvelle division blindée, au nord du pays. Le mois de mai 1973, à la suite de certains renseignements, l'armée israëlienne fut mise en état d'alerte. Le mois de mai passa et le calme revint.

En été 1973, l'atmosphère en Israёl était à l'euphorie. Les armées arabes étaient sous-estimées. Les services de renseignement israëliens estimaient minimes ou presques nuls les dangers d'une guerre. Le discours du ministre de la defense d'Israël, Moshe Dayan, à la cérémonie de la promotion 1972 de l'Ecole Militaire d'Etat Major[3], ne fit