La guerre froide
C’est en 1945, sous la plume de l’écrivain anglais George Orwell, que l’expression « Cold War » apparaît pour la première fois[1]. Elle est reprise en 1947 par l'homme d’État américain Bernard Baruch[2]. Elle est vite popularisée par le journaliste Walter Lippmann[3]. D'après Raymond Aron, il s'agissait d'une « guerre limitée » ou « paix belliqueuse » dans un monde bipolaire où les belligérants évitaient l’affrontement direct[4]- d'où l'expression : « Paix impossible, guerre improbable ».
De nombreux conflits, depuis la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam jusqu’à la guerre d'Afghanistan, ont illustré l'opposition indirecte entre Soviétiques et Américains, avec la participation de leurs alliés respectifs. Les pays du tiers monde tels que l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito formèrent pour un temps le mouvement des non-alignés, proclamant leur neutralité et jouant de la rivalité entre les blocs pour obtenir des concessions.
Le terme « froide » apposé en oxymore indique qu’il ne s’agit pas d’une guerre au sens habituel du terme, mais d’une confrontation qui proscrit l'affrontement armé direct entre les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ; elle est cependant marquée par la course aux armements, la menace nucléaire (équilibre de la terreur) et la compétition technologique dans le domaine de la conquête de l'espace.
Il existe une autre définition. Si l'on retient généralement les dates de l’affrontement idéologique entre les deux blocs Est-Ouest (1947-1989), André Fontaine, ancien rédacteur en chef du journal Le Monde, quant à lui, fait