La guerre d'Algérie et les Français
Le pays, dont le capital actuel était jadis le capital de la France libre, le pays « sans lequel la France n’était plus rien » et le pays « qui était la France » a enfin proclamé son indépendance en 1962. L’Algérie, colonisée par la France même quand un pays s’appelant « Algérie » n’existait pas, a déclaré une lutte anticoloniale, soutenu par les indépendantistes musulmans algériens, contre la France le 1er novembre 1954. La guerre, de « pacification » ou des « opérations contre la rébellion » de France mais de la « libération nationale » des indépendantistes algériens, a coûté la vie à environ 300 000 du côté algérien, 27 500 du côté des militaires français et 2 800 du côté des civils européens. Enfin en 1962, suite aux accords au sujet d’un cessez-le-feu, signés à Évian, « la boîte à chagrin qui ne rapportait que de malheurs » a été fermée par le général de Gaulle. Cinquante trois à Soixante années nous séparent désormais des dates douloureuses qui ont marqué la fin et la « Toussaint rouge » de cette guerre d’Algérie que l’on ne savait pas nommer. La guerre d’Algérie constitue le dernier grand drame national, unique en son genre, en France. Différente des autres crises de décolonisation, elle concerne un territoire porche de la métropole, peuplé d’une importante minorité d’origine européenne et juridiquement assimilé à des départements de la République. Il n’est pas besoin d’insister sur la responsabilité de la guerre d’Algérie dans la chute de la IVème République et le commencement de la Vème République et la constitution actuelle de la République française. Certes, on peut invoquer d’autres raisons, mais aucune n’était aussi déterminante.
Comme le dit Clausewitz, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », et il va de soi que la politique d’un pays marque fortement sa société et sa population. Par conséquent, afin de bien connaître un pays et pouvoir analyser sa politique d’un pays et