LA JEUNE VEUVE LA FONTAINE
S’inspirant surtout du fabuliste grec Esope, mais doté d’une grande capacité d’innovation, La Fontaine est considéré comme le créateur de l’art de la fable et comme le plus grand fabuliste du XVIIème siècle. La fable est un court récit à visée didactique, possédant une morale implicite ou explicite visant à délivrer une leçon de vie. Elle fait partie du genre de l’apologue. Néanmoins, la fable de La Fontaine a trouvé son succès dans le côté plaisant qu’elle possède. En effet, plaire et instruire sont les deux buts de la fable. Et pour réaliser le premier La Fontaine crée des situations qui imprègnent le lecteur grâce à des vers variés, un discours rapporté entre les personnages, et un jeu sur les sonorités qui rend plus expressives les situations. Il a marqué l’histoire littéraire par la publication de ses Fables en trois temps. « La Jeune Veuve » est issue du Premier Recueil de 1668 regroupant les six premiers livres. Cette fable est inspire de « Le Femme qui pleurait un mari mourant et son père qui la consolait » du fabuliste Absténius. Mais La Fontaine traite le même sujet, celui de la mort et du deuil, mais d’une manière beaucoup plus légère et enjouée.
I. Le discours moral
Dans cette fable, La Fontaine place sa morale au début, elle précède le récit « comme on verra par cette Fable » v14. Les 15 premiers vers sont donc consacrés au deuil et au temps consolateur, ce n’est donc pas une morale explicite mais au vers 3 se trouve néanmoins une sentence rédigée au présent de vérité général : « Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ». C’est une image qui signifie que le Temps est réparateur et consolateur des tristesses de la vie. Cette phrase s’inscrit dans une portée générale et universelle où l’idée serait que le temps est un allié et aide à s’habituer mais pas à oublier. Le vers suivant est un associé parallèlement car dans les deux se trouvent deux antithèses : « s’envole » et « ramène », ainsi que « la